dimanche 31 octobre 2010

Température du 31 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi














Jour de la charrue
10e jour du mois de brumaire
dans le calendrier républicain français.

Reprise d'activité

Me voici de retour comme ce «Jack-in-the-box» (autre raison de mon prénom de blogue, Jack) qu'on connaît sous le nom de «Diable en boîte» en français («diable» est un prénom qui me convient aussi, pas «diablotin»: «diable»).

jeudi 28 octobre 2010

Température du 28 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi














Jour de la figue
septième jour du mois de brumaire

Les losanges bleus ?

J'ai parlé d'« art non figuratif » plus tôt aujourd'hui (voir ici).
Voici le premier tableau dont j'ai fait l'acquisition au début des années 70 (le tableau date de 1972).
Je ne l'ai pas payé très cher car il s'agissait d'un exercice pictural de mon frère (Dominique Bouchard) dans le cadre de ses études en arts plastiques à l'Université.
Vous ne le connaissez peut-être pas comme peintre car il s'est surtout consacré à l'enseignement collégial.
Cet exercice consistait en une étude de la transparence et des effets sur les couleurs du fond des variations dans la couleur du premier plan.
Ce qui me plaisait surtout dans ce tableau c'est le contraste entre les verts et les bleus et les trois losanges bleus (c'est le titre du tableau pour moi, qui s'appelle plutôt « Sans titre » comme de raison pour les tableaux non figuratifs).
Mais vous constatez que même ce qui est non figuratif, le spectateur tend à le transformer en figuratif
Ainsi j'y ai représenté des losanges bleus: y sont-ils? Ou ne sont-ils que dans mon œil? Ne sont-ce pas plutôt des prismes? Ou quoi?
Peut-être l'« art non figuratif » est-il celui où la détection des représentations est livrée au choix du spectateur.
Le maître de l'œuvre n'est pas le peintre, c'est le multiple spectateur qui la contemple (celui qui la contemple, pas celui qui passe devant et la regarde seulement pour l'avoir vue, pour lui avoir prêté un œil comme le Norpois (article de Wikipédia mal écrit à l'heure actuelle) de la Recherche).

Réverbères à Québec

Voici des photos de nuit de deux réverbères jumeaux devant l'Hôtel du Parlement à Québec.
Je vous les présente dans le cadre de la série «Réverbères du monde» que j'ai commencée sans la nommer depuis quelque temps dans ce blogue (elle est maintenant nommée).
Il est temps que je vous présente des réverbères de lieux plus voisins mais je continuerai de vous présenter des réverbères (et autres lampadaires) de pays plus lointains (du moins pour moi) au fil de mes voyages.

Le non-figuratif

Dans l'article (il est ici) de Slate.fr qu'illustre le tableau non figuratif de František Kupka (le premier malgré les mensonges de Kandinsky), on s'étonne que personne ne commémore le centenaire de l'«art abstrait» (que, pour ma part, j'appelle «art non figuratif»: des couleurs et des formes comme celles que vous apercevez sur ce tableau sont-elles réellement abstraites? Elles me semblent au contraire très concrètes).
Mais il y a des discussions à ce sujet, certains distinguant l' «art abstrait» de l'«art non figuratif» par la chronologie («art abstrait», de 1910 à fin 1940; «art non figuratif» à partir des années 50 jusqu'aux années 60 du vingtième siècle): selon moi il faut les réunir sous le nom de «non figuratif».
Interrogeons-nous sur cette non-commémoration (ce n'est pas l'objet de ce billet).
Dans le corps de l'article on présente une sorte de description de cet art «abstrait» par ce qu'il n'est pas et je veux vous présenter cette description (c'est l'unique but de ce billet). La voici:

[...] c’est quoi l’abstraction? D'abord, c'est quoi l'art abstrait? Faisons rapide: c'est quand ça ne ressemble plus. Quand l'œil ne peut s'accrocher à aucun élément qui lui soit familier. Le bateau de Turner en pleine tempête reste un bateau en pleine tempête. La maison de Giverny peinte en 1926 par Claude Monet, bien qu'indistincte, bien que rougeoyante, représente la maison de Giverny. L'église amollie d'Auvers-sur-Oise peinte par Van Gogh est bien l'église du village du docteur Gachet, Paul de son prénom. Et le Cri de Munch s'incarne dans un visage distordu qui est encore un visage.

L'«art non figuratif» (dit «abstrait») ne représente rien de reconnaissable, excepté les couleurs (on reconnaît les couleurs n'est-ce pas?) et des formes qui ne ressemblent pas à des formes que nous aurions déjà vues (mais il existe tellement de formes dans la nature et nous avons l'habitude, vous et moi, de ne rien voir).

Mais je vous renvoie à l'article (ici) où vous apprendrez beaucoup de choses.

mercredi 27 octobre 2010

Température du 27 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi














Jour de l'héliothrope
sixième jour du mois de brumaire
dans le calendrier républicain français

Héliothrope


Voici le poème où, à 18 ans, j'ai rencontré pour la première fois le mot «héliothrope». Il y a bien d'autres mots dans ce poème que je connaissais déjà mais que je ne savais pas appartenir à la langue écrite.
En les utilisant Rimbaud m'a appris qu'aucun mot n'est interdit et que ceux qui rougissent à leur lecture (ou à leur «prononcer») avaient quelque chose à cacher.

Oraison du Soir

Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,

Empoignant une chope à fortes cannelures, 

L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.

Tels que les excréments chauds d'un vieux
[colombier,

Mille rêves en moi font de douces brûlures:

Puis par instants mon cœur triste est comme un
[aubier

Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.

Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,

Je me détourne, ayant bu trente ou quarante
[chopes,

Et me recueille pour lâcher l'âcre besoin:

Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,

Je pisse vers les cieux bruns très haut et très loin,

Avec l'assentiment des grands héliotropes.


Reflets

Par ce jour enfin ensoleillé dans la région où j'habite, pour fêter la chose après un mois (au moins) de ciels nuageux, je vous présente ces reflets de vitraux sur une colonne de la Sagrada Familia à Barcelone.
Les couleurs multiples sont le thème de Barcelone, et la colonne de la photo se soumet allègrement (me semble-t-il, c'est peut-être une projection) à la thématique.
Que vos jours soient aussi lumineux que le mien!
(N'est-ce pas un alexandrin?)

mardi 26 octobre 2010

Température du 26 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi














Jour de l'oie
cinquième jour du mois de brumaire
dans le calendrier républicain français

Oie

il faut (...) que mon cœur, /S'il n'aime avec transport, haïsse avec fureur

mis en scène par Muriel Mayette,
photo Christophe Raynaud de Lage

C'est une photo de l'«Andromaque» de Racine présentée à la Comédie-française jusqu'au 14 février prochain (le texte complet de la pièce est ici).
(J'ai emprunté la photo ici et l'ai travaillée un peu pour qu'elle me plaise davantage).
Parce qu'Andromaque vient de refuser encore son amour, Pyrrhus (le fils d'Achille qui a tué Hector, l'époux d'Andromaque) dit à celle-ci qu'il va livrer son fils, Astyanax aux Grecs qui le réclament.
Un amour si violent qu'il veut s'imposer par le chantage et la cruauté (cela vous fait-il penser à quelque chose?)
Voici ce que les vers de Racine lui font dire:
Eh bien, Madame, eh bien ! il faut vous obéir:
Il faut vous oublier, ou plutôt vous haïr.
Oui, mes vœux ont trop loin poussé leur violence
Pour ne plus s'arrêter que dans l'indifférence;
Songez-y bien: il faut désormais que mon cœur,
S'il n'aime avec transport, haïsse avec fureur.
Je n'épargnerai rien dans ma juste colère :
Le fils me répondra des mépris de la mère ;
La Grèce le demande, et je ne prétends pas
Mettre toujours ma gloire à sauver des ingrats.
Et voici la réponse d'Andromaque:
Hélas ! il mourra donc. Il n'a pour sa défense
Que les pleurs de sa mère et que son innocence.
Et peut-être après tout, en l'état où je suis,
Sa mort avancera la fin de mes ennuis.
Je prolongeais pour lui ma vie et ma misère ;
Mais enfin sur ses pas j'irai revoir son père.

N'importe où grâce à «Globe Genie»

C'est une photo d'écran de l'écran principal de «Globe Genie», une application créée à partir de «Google Street View», qui vous transporte (téléporte?) au hasard n'importe où, sur le(s) continent(s) que vous avez choisi(s), ou n'importe où sur tous les continents si vous le désirez, en utilisant les prises de vue de «Google Street View».
«Globe Genie» vous transporte la plupart du temps dans des lieux que vous ne connaissez pas et où vous n'auriez jamais songé à aller, à moins d'y connaître quelqu'un.
Ainsi, sur l'écran ci-haut, la photo présente un lieu aux environs de Limoges, en France (à l'Université de Limoges on poursuit des recherches en sémiotique très importantes), dont je ne sais même pas le nom (j'ai oublié de le noter).
«Globe Génie» m'y a transporté d'un clic sur le bouton «Teleport» à droite.
Vous pouvez aller n'importe où (virtuellement) vous aussi sur ce site, «Globe Genie».

Se débarrasser du corps

Pas de censure dans les pays démocratiques, dites-vous.
Vous seriez étonné d'apprendre tout ce qui est pré-censuré.
Parfois à cause d'une morale sexuelle étriquée que ceux qui la combattaient dans les années soixante, -au temps de «la plage sous les pavés», comme on disait en France et du «flower power», comme on disait en Californie- ne sont pas les derniers à approuver.
Parfois à cause de règles de bienséance imparfaitement pensées.
Parfois pour des raisons de racisme.
Voyez les pochettes ci-dessus.
La dernière, du rappeur Kanye West, a été refusée par Walmart: le racisme de sa clientèle étasunienne (et de ses propriétaires et actionnaires et dirigeants de la même nationalité) a eu raison de ses appétits de bénéfices.
«Pouah!, ont-ils tous dit, une blanche nue avec un noir nu! Quelle horreur!»
Les deux autres pochettes ont été pré-censurées dans les années soixante-dix: la première à cause de la présence d'une cuvette de toilette dans la photo à gauche. On a éliminé celle-ci à droite.
La seconde à cause de la nudité de John Lennon et de Yoko Ono: voyez ce qu'on a gardé d'eux sur la pochette de droite, celle dans laquelle on a vendu le microsillon: c'est ce qu'on appelle se débarrasser du corps, des corps en l'occurrence.
(Je ne parlerai pas de l'assassinat de
Lennon, qui fait partie du paradigme)
On pourrait décrire la civilisation étasunienne par cette expression: se débarrasser à tout prix du corps.
En le gonflant avec la malbouffe, en le perçant de balles ou de trous avec toutes les armes disponibles (en particulier les mitraillettes), en le faisant disparaître derrière un papier brun, etc.
Et, si l'on considère que, sur les corps, la peau noire (et la peau rouge) sont plus visibles que la peau blanche, se débarrasser des peaux-rouges (c'est fait) et des peaux-noires (on s'y affaire).
Que diriez-vous de «California Dreamin'» par «The Mamas ans the Papas» pour oublier tout cela et nous reporter à une époque où nous croyions être plus heureux?



California Dreamin'

All the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day

I'd be safe and warm
if I was in L.A
California Dreamin'
on such a winter's day

stopped into a church
I passed along the way
well, I got down on my knees
and I pretend to pray

you know the preacher likes the cold
he knows I'm gonna stay
California Dreamin'
on such a winter's day

all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day

if I didn't tell her
I could leave today
California Dreamin'
on such a winter's day

all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day

I'd be safe and warm
if I was in L.A
California Dreamin'
on such a winter's day

stopped into a church
I passed along the way
well, I got down on my knees
and I pretend to pray

you know the preacher likes the cold
he knows I'm gonna stay
California Dreamin'
on such a winter's day

all the leaves are brown
and the sky is grey
I've been for a walk
on a winter's day

if I didn't tell her
I could leave today
California Dreamin'
on such a winter's day
Une traduction plus tard!

lundi 25 octobre 2010

Température du 25 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi














Jour de la betterave
quatrième jour du mois de brumaire

Chi è là?

Sonnette originale en forme d'oreille (gauche) à Milan.
J'ai empruntée la photo ici en utilisant le module «En provenance de Picasa» au bas de ce blogue.

Comportements maternels et cerveau

Dans un premier temps, devant cette nouvelle, je me suis dit que les femmes possédaient là une supériorité qui ne serait jamais accessible aux hommes car, à l'heure actuelle, ceux-ci ne sont aucunement susceptibles d'accéder à la maternité et, par conséquent, de faire grandir leur cerveau par ce moyen.
Dans un deuxième temps je me suis dit que tout accès à une nouvelle activité aurait aussi comme conséquence de faire grandir le cerveau, de tous... et pas seulement l'accès à la maternité.
Et que, par conséquent, l'accroissement du cerveau était ouvert à tous, hommes et femmes, pourvu qu'ils s'impliquent émotionnellement et intellectuellement dans ladite nouvelle activité, ce qui est nécessaire d'ailleurs pour réussir dans celle-ci.
Puis j'ai relu attentivement l'article qui suit cette nouvelle (dont l'essentiel est ici) et cette phrase m'a frappé:

Les comportements maternels relèveraient donc plus d'un accroissement de l'activité cérébrale que de l'instinct.

Si les comportements maternels ne relèvent pas de l'instinct mais de l'accroissement de l'activité cérébrale, les hommes placés devant la nécessité de materner (autant que de «paterner», si le mot existe) ne seraient-ils pas susceptibles d'accéder à ces comportements (et de bénéficier, donc, de l'accroissement cérébral qui s'ensuit)?
Je pose la question, et peut-être la réponse y est-elle contenue.

L'art urbain contre la malbouffe et le «mal-art»

Deux photos tirées d'un diaporama présenté par 20 minutes.fr (ici) à l'occasion de la parution chez Taschen d'une anthologie de l'«Art urbain» (appelé «Street Art» par Taschen et par 20 minutes.fr mais je préfère «Art urbain» quant à moi, étant québécois et ne voyant pas, par conséquent, ce que «Street Art» a de plus qu'«Art urbain»).
Cette anthologie s'intitule «Trespass»
Toutes deux me plaisent pour des raisons voisines: celle qui s'intitule «Liquidated McDonald's»
en haut parce qu'à mon sens elle exhibe un désir de liquidation de la malbouffe, sinon inventée du moins universellement répandue par McDonald's, et, peut-être (mais c'est une lecture personnelle) un désir de liquidation de toute la culture qui a donné naissance à la malbouffe et à McDonald's.
La seconde, intitulée «Mona Lisa», comme le personnage de la toile de Vinci, parce que j'ai pu constater que l'affluence profane (et vulgaire) devant l'originale du Louvre, la transforme en ce qu'on pourrait appeler «mal-art» (une malbouffe d'art), les spectateurs qui la consomment apparaissant aussi pressés de la «bouffer» rapidement des yeux que les consommateurs de hamburgers d'ingérer leur grosse pitance cholestérolique.
Mona Lisa se venge de cet avilissement qu'on lui impose en nous montrant ce qu'elle nous montre, à vous et à moi, mais surtout aux autres qui nous forcent, vous et moi, à ne la regarder que brièvement et superficiellement -pour fuir la foule.
Une autre photo de l'Anthologie me plaît aussi mais je ne sais pourquoi. La voici:



L'origine du mal de tête

L'origine de ce mal de tête c'était donc une expérience prématurée!
Ah! ces jeunes, toujours trop pressés d'expérimenter!
Si jeunesse savait...

dimanche 24 octobre 2010

Température du 24 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi












jour de la poire
troisième jour du mois de brumaire
dans le calendrier républicain français

Quelques variétés de poires connues au Québec

Autres variétés qui devraient être plus connues
(cliquez l'image pour voir leur nom)




Voûte en éventail à Westminster

Ce sont deux photos (délinquantes, c'est-à-dire prises malgré l'interdiction de photographier) du plafond de la Chapelle Henry VII de l'Abbaye de Westminster.
On pourrait dire que c'est la chapelle funéraire des Tudor qui y sont tous inhumés, à l'exception d'Henry VIII.
Même la fille catholique de ce dernier, la reine Mary I (dite « la Sanglante » mais pas plus sanglante que les autres Tudor), y est inhumée, dans le même tombeau que sa sœur Élizabeth I.
La chapelle a été voulue par le premier d'entre eux, Henry VII, qui se prétendait héritier des Lancastre, par sa mère.

Il a senti le besoin d'assurer sa légitimité et celle de sa dynastie, en épousant la nièce de Richard III, Élisabeth d'York.
Le plafond forme une voûte en éventail, manifestation du gothique perpendiculaire, particulièrement populaire en Angleterre avant la Renaissance.
C'est ici que l'on voit l'art médiéval tardif de l'Occident rejoindre, par certains aspects, l'art de l'Orient arabe ou persan.

Le couteau et le pistolet

En français on utilise le couteau pour forcer quelqu'un à avouer quelque chose (ou à faire quelque chose), «mettre le couteau sous la gorge de quelqu'un» dit l'expression idiomatique, alors qu'en anglais on utilise le pistolet, «to hold the pistol at somebody's head» («tenir le pistolet contre la tête de quelqu'un» en français).
Est-ce parce qu'en français on a utilisé la menace pour obtenir quelque chose de quelqu'un avant l'invention du pistolet, et après en anglais?
Ou est-ce que les Francophones ont davantage confiance dans leur qualité d'utilisateurs du couteau qu'en leur qualité de tireurs, et l'inverse pour les Anglophones?
Les uns aiment-ils tenir de près et les autres pas?
Comment savoir?

L'écrivain comme délinquant de la langue

On s'étonne encore qu'un écrivain soit nul en orthographe et en grammaire.
Les écrivains n'utilisent pas la langue d'abord pour respecter les règles orthographiques et grammaticales établies par les autorités linguistiques chargées de le faire et qui visent (ces règles) à faciliter la communication.
Les écrivains utilisent la langue comme un matériau de base au moyen duquel ils cherchent à faire exister hors d'eux-mêmes ce qu'il y a de profondément unique en eux, ce quelque chose qu'ils sont seuls à posséder: ils sont donc obligés de tordre l'instrument de tous, -la langue-, aux nécessités de l'expression de ce que la langue, avant qu'ils ne la tordent et la changent, est incapables d'exprimer.
Les écrivains ne sont pas, comme vous et moi, les esclaves de la langue (si je puis dire, car nous échappons toujours un peu à cet esclavage, à preuve les fautes d'orthographe et de grammaire que nous sommes incapables de nous empêcher de faire), ils en sont les maîtres et, grâce à ce volcan interne qui jaillit hors d'eux, ils la changent -parfois violemment- au profit de tous.
Il est donc très étonnant de voir qu'un professeur d'université («une experte d'Oxford» dit l'article du Monde, ici) confond style (qui provient du moi profond et unique de l'écrivain, de Jane Austen en l'occurrence) et orthographe et grammaire (qui proviennent des règles -toujours provisoires- de l'institution et des autorités de la langue).
Lisez ce qu'elle dit:

On considère très généralement que Jane Austen avait un style parfait. Son frère Henry avait dit en 1818 dans une phrase célèbre, que "tout ce qui sortait de sa plume était achevé" et les commentateurs continuent à partager cette opinion", déclare Kathryn Sutherland, professeure au St Anne's College d'Oxford. "Mais, en relisant les manuscrits, il devient vite évident que cette délicate précision n'était pas là", ajoute la chercheuse, qui a étudié 1 100 pages non publiées de la romancière. "On voit la création se faire, et dans le cas de Jane Austen, on découvre une manière d'écrire très anti-grammaticale", explique-t-elle, disant en particulier n'avoir pas retrouvé la "ponctuation impeccable et le style épigrammatique" que l'on peut voir dans certaines des œuvres de la romancière.

La professeure ne voit-elle pas qu'il y a une relation entre le «style parfait» qu'on découvre dans Jane Austen et l'«anti-grammaticalité» de l'écriture de celle-ci.
Décidément les professeurs d'Oxford, si l'on en juge par celle-ci, ont une conception bien spéciale de la littérature.
À moins qu'elle ait été mal citée et que ce soit l'idéologie de l'auteur de l'article qui se trahisse ici.
Un écrivain est un délinquant de la langue, un bandit linguistique, pas un béni-oui-oui de la grammaire et de l'orthographe.

P.S. L'article de Slate.fr (ici) sur le même sujet est plus intéressant. D'abord il s'intitule «Jane Austen, nulle en grammaire ou en avance sur son temps?» et ensuite on y écrit, réhabilitant la professeure Sutherland:

Pour Sutherland, le style parfait que l’on accole à Austen a été sans doute surestimé mais c’est au détriment de son apport créatif à la littérature. «Sa ponctuation est plus détachée, les textes écrits dans un sentiment d’urgence, et elle faisait quelque chose d’assez expérimental, — créant un style plus proche de la conversation que de la prose bien léchée, se jouant des paragraphes».

Un style qui aurait cassé le classicisme et l'académisme d'alors et que l’éditeur de la romancière, très en avance sur son temps et proche du style de Virginia Woolf, aurait dû «réparer».
Le journaliste du Monde est le véritable rétrograde. Étonnant?

Et encore un écrivain trahi par son éditeur, comme Marcel Proust l'a été par son propre frère Robert qui a effacé une grande partie de ce qui concernait l'homosexualité dans le texte de son frère.

samedi 23 octobre 2010

Température du 23 octobre à Saguenay

Matin------------------------------------------Après-midi














jour du céleri
deuxième jour du mois de brumaire

Réverbère de Palerme

C'est un réverbère devant le Teatro Massimo (page en anglais au bout de ce lien) de Palerme, en Sicile.
Dans la première photo on voit sa partie supérieure que j'ai découpée afin de vous faire voir, derrière lui, les magnifiques colonnes à chapiteaux composite de ce bâtiment d'opéra, le troisième plus grand d'Europe.
Dans la deuxième photo je vous le présente en pied.
Et voici une vue rapprochée (elle manque un peu de précision, excusez-moi) de la petite fleur qui orne les chapiteaux des colonnes.